ACTIONS DE PLAIDOYER

L’action d’accompagnement psychologique s’inscrit dans un contexte social et politique dont il faut tenir compte.
Nous menons depuis l’ouverture du centre des actions de sensibilisation et de plaidoyers pour faire entendre les difficultés que peuvent rencontrer les personnes que nous accompagnons.

NOS ACTIONS

Recherche en cours sur le parcours de soins des patients allophones

Le centre Frantz Fanon mène une recherche depuis janvier 2022 sur le parcours de soin du patient allophone et l’impact de la barrière linguistique sur ce parcours de soin. Dans ce cadre, des entretiens sont réalisés avec des professionnels, principalement dans le domaine du soin et de l’interprétariat, afin d’interroger leur expérience face à cette problématique.

Les objectifs de ce projet sont :

• D’identifier des problématiques spécifiques au parcours de soins du patient non francophone ;
• D’explorer les stratégies mises en œuvre par les professionnels de la santé pour faire face à ces problématiques.

Il s’agit pour nous d’élaborer des pistes d’amélioration qui seront analysés et rapportées dans un article.

Action de rue pour les 80 ans de La Cimade

Au cours de l’année 2020, La Cimade fêtait ses 80 ans. 80 ans de lutte et de résistance pour la liberté et les droits fondamentaux des personnes déplacées, exilées, migrantes et réfugiées.
Pour sensibiliser le public sur la richesse du phénomène migratoire, des déambulations ont eu lieux à Figeac, Alès, Montpellier, Montreuil, Vannes, Pau, Lyon, Toulouse ou Paris. Au total 26 villes se sont mobilisées.

Le Centre Frantz Fanon a été moteur dans l’organisation de l’événement à Montpellier, en collaboration avec le groupe local de La Cimade et en marge du lancement de la Quinzaine des Solidarités.
Lors de cette action dans la rue, un hommage a été rendu aux personnes étrangères venues d’ailleurs qui ont contribué au rayonnement intellectuel, culturel, artistique et économique de la France. Il s’agissait aussi de porter une parole forte sur l’accueil des personnes étrangères aujourd’hui, les solidarités nécessaires et une nouvelle politique d’accueil recentrée sur l’hospitalité et le respect des droits.

Accès aux transports en commun pour les personnes précaires

Parmi les nombreuses problématiques sociales que nous rencontrons chez les patients, la question de la mobilité occupe une place centrale. En effet, l’absence de possibilité d’utiliser les transports en commun, pour une raison ou une autre, impacte le parcours de soins et l’ensemble des démarches administratives, entravant l’accès au droit, et notamment aux droits relatifs à la santé.

Cette question se pose bien entendu pour les personnes vivant en milieu rural, ou dans des petites villes, et qui doivent donc se rendre dans une grande ville pour un certain nombre de démarches, mais également pour les personnes se trouvant dans l’agglomération de Montpellier.

Nombreux sont nos patients qui se sont vu refuser ou retirer les Conditions Matérielles d’Accueil (CMA) par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII), les laissant sans ressource. Or, les tarifications spécifiques prévues par la société Transports Agglomération Montpellier pour les personnes en demande d’asile n’incluent que celles qui sont effectivement bénéficiaires de ces CMA, donc ni le public précédemment cité, ni les personnes en situation irrégulière.

Ce sont donc les personnes les plus vulnérables, puisque ne disposant d’aucune ressource ni d’aucune aide financière, qui ne peuvent bénéficier de réduction leur permettant l’accès aux transports en commun.
Pourtant, le Code des Transports, dans son article L1113-1, prévoit une obligation de réduction des tarifications pour les personnes en-dessous d’un certain seuil de revenus, sans discrimination de nationalité ou de situation administrative.

En 2019, nous avons donc interpellé la Métropole de Montpellier au sujet du non-respect de leur part des dispositions légales et, après plusieurs relances, avons finalement obtenu un rendez-vous le 5 juillet 2019 avec les services administratifs de la Direction des Mobilités, lors duquel nous avons pu leur faire part de notre constat, et leur faire un certain nombre de propositions sur l’élargissement des tarifications spécifiques, et les moyens de les mettre en application.

Cependant, nous avons reçu une réponse trois mois plus tard, nous indiquant que la Métropole ne souhaitait pas « élargir le champ des bénéficiaires du titre demandeurs d’asile », malgré la non-conformité que cela présente avec la loi.
Le 9 décembre 2019, nous avons donc écrit directement à Monsieur Saurel, Président de la Métropole, accompagné de 13 autres associations (l’Adages, AREA, CIDFF de l’Hérault, Collectif Migrants Bienvenue 34, Etats Généraux des Migrations Montpellier, Fédération des Acteurs de la Solidarité Occitanie, JRS Welcome Hérault, La Cimade Languedoc-Roussillon, la Ligue des Droits de l’Homme Montpellier, MAJIE, le Planning Familial 34, Réseau Education Sans Frontières Montpellier, le Syndicat des Avocats de France – section de Montpellier), afin de l’alerter de la situation et de l’inviter à voter une nouvelle tarification lors de la prochaine séance du Conseil de la Métropole.

Nous n’avons à ce jour reçu aucune réponse, et les tarifications n’ont pas évolué.
Les conséquences de cela sont qu’un grand nombre de personnes, n’ayant pas les ressources nécessaires pour acheter des titres de transports, ont le choix entre parcourir de grandes distances en marchant, prendre les transports en commun sans titre de transport, accumulant donc les amendes et les poursuites à leur encontre ou, dans le pire des cas, renoncer à accéder à de nombreux services et notamment à la santé, cela présentant un caractère dramatique à leur égard aussi bien que d’un point de vue de la santé publique.

Carte ADA

Le 5 Novembre 2019, l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) a mis en place de nouvelles mesures concernant la carte d’Allocation des Demandeurs d’Asile. En effet, cette carte, autrefois carte de retrait, est devenue depuis lors uniquement réservée aux paiements.
Cela a pour conséquence une limitation dans les possibilités d’achats, les commerçants imposant bien souvent un montant minimum pour pouvoir payer par carte bancaire. Il est donc difficile pour les personnes en demande d’asile de pouvoir acheter certains produits de la vie quotidienne, tels qu’une baguette de pain ou d’autres produits de première nécessité.

Cette nouvelle carte empêche également l’achat par internet et de certains produits.
Tout cela ajoute au phénomène d’exclusion de ces personnes précaires, à qui il est pourtant bien souvent demandé de faire un effort d’intégration.
Les résidents du CADA de Béziers, géré par La Cimade, ainsi que l’équipe d’intervenants, sont à l’origine d’une mobilisation qui a eu lieu aux mois d’Octobre et de Novembre 2019, en opposition à cette mesure.
Le Centre Frantz Fanon a soutenu l’action par sa présence aux rassemblements.